J’AI LA MÉMOIRE QUI FLANCHE
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C’est l’histoire d’une jeune fille de 24 ans qui a subi brutalement une hémorragie cérébrale le mois dernier.

Depuis, elle a perdu la vue et la mémoire à court terme …

Un peu comme les personnes âgées, elle se souvient de tout ce qui a précédé l’accident mais depuis, elle oublie au fur et à mesure ce qui se passe.

Ses parents sont venus lui rendre visite à l’hôpital. Elle les a reconnus mais ne se souvient déjà plus de la durée de leur séjour, des moments passés avec eux.

Elle est consciente de la situation et souffre de ne pas garder d’empreinte visuelle de ses visiteurs que d’oublier leur venue.

Elle s’en plaignait au téléphone avec son père :

«- Papa, tous les jours se ressemblent et je les oublie l’un après l’autre … Tu me dis que tu es venu, que maman est venue et je n’ai rien conservé de votre passage … »

Là-dessus, son père se met à fredonner la chanson « J’ai la mémoire qui flanche » avec les paroles qu’il avait mises sur la chanson lors de son passage à l’hôpital …

Et ils se mettent à chanter tous les deux la chanson avec les paroles inventées. Et la jeune fille se souvient de l’air, des nouvelles paroles et même, fugitivement, du moment où tous deux avaient fredonné la chanson …

Voilà que la mémoire revenait par l’activation d’une émotion partagée !

Elle n’était donc pas irrémédiablement engloutie, définitivement perdue …

Et avec ces petits fragments de souvenirs revient l’espoir de récupérer l’ensemble du capital-mémoire.

Ce récit m’a été relaté par ma partenaire, Geneviève de Beco qui connait personnellement cette jeune fille.
Je la remercie chaleureusement pour ce partage émouvant.

***

 

La mémoire est tapie un peu partout dans le cerveau et dans le corps,  elle y décrit des circuits complexes et surtout imprévisibles.

Ce que nous savons, c’est que la stimulation par les sens et les émotions peut réveiller des fragments d’une mémoire assoupie ou absente… et faire émerger à la conscience, par ces biais incongrus, des pans entiers  de souvenirs, à l’instar de la madeleine de Proust.

Nez Plus Ultra s’adresse en premier lieu au sens le plus archaïque et le plus vivace : l’olfaction. Puis à partir d’une odeur, provoquer des expériences polysensorielles et réveiller les souvenirs en interpelant un à un les grands domaines culturels.
En atelier olfactif Grand Age, les participants sentent (à l’aveugle) l’huile essentielle de rose … et les narines frissonnent, un sourire se dessine, les yeux se mettent à briller … les sens se réveillent et les souvenirs se bousculent … puis explorent la fragrance au travers de la poésie, la musique ou encore l’histoire.
Ce n’est pas qu’une expérience, c’est bien plus … C’est une réappropriation de soi !

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